Secteur Amiens-centre, églises de la paroisse : St-Roch, St-Jacques, Cathédrale, Sacré-Cœur et St-Leu.
Paroisses Hebdo n°234
Une fin d’année en novembre ? Décidemment, les catholiques ne font rien comme tout le monde ! En ce dimanche, la solennité du Christ Roi de l’Univers vient parachever l’année liturgique. Dans quelques jours, le temps de l’Avent nous conduira sur les pas des prophètes, dans l’attente de la venue du Messie.
Des origines du monde jusqu’à la fin des temps, en passant par l’Incarnation du Sauveur, tout est dans la main de Dieu. « Moi, je suis l’Alpha et l’Oméga, dit le Seigneur, Celui qui est, qui était et qui vient, le Souverain de l’univers » (Apocalypse 1, 8). L’alpha et l’omega sont les première et dernière lettres de l’alphabet grec, langue dans laquelle fut écrit le Nouveau Testament.
Appliquées à Dieu, ces lettres signifient qu’il est le principe, la source, l’origine de toute chose, mais également la fin ; celui vers qui toute la création et l’histoire sont dirigées.
La foi oriente notre vie : nous savons d’où nous venons et vers qui nous allons. Nous savons aussi que l’évènement central de l’histoire, c’est la victoire du Christ sur la mort, par sa résurrection. C’est le sens des deux lettres « A.Ω. » (alpha et omega) écrites sur le cierge pascal. Par conséquent, même si les drames et les épreuves n’épargnent ni notre vie ni notre monde, nous ne pouvons pas être « abattus comme les autres, qui n’ont pas d’espérance », comme l’écrit saint Paul aux Thessaloniciens.
Si le Christ est le Roi de l’univers, est-il pour autant le maître de ma vie ? En cette fin d’année liturgique, et à la lecture de l’évangile de ce dimanche, chacun pourra se demander : le Christ est-il celui en qui je mets ma confiance et mon espoir ? À la maison, au travail, dans mon entourage ou dans ma paroisse : quand l’ai-je servi dans mes frères ? Est-ce que je crois vraiment qu’il peut m’arracher au pouvoir des ténèbres, et me faire vivre dès maintenant de sa vie pour me conduire dans son Royaume ?
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Paroisses Hebdo n°233
Une semaine après la fête de la Saint-Martin, où nous avons médité le geste inoubliable du partage du manteau aux portes d’Amiens, la Journée mondiale des pauvres instituée par le Pape François, nous incite à imiter ce grand saint. Mais comment dépasser nos résistances intérieures qui nous empêchent de venir en aide à celui qui est dans le besoin ? Comment vaincre cette indifférence qui nous enferme, cette dureté de cœur qui nous aveugle, cette gêne qui nous paralyse ?
A l’occasion de la septième édition de cette journée, le pape François nous rappelle dans sa lettre que l’attention aux pauvres naît de l’expérience de notre propre pauvreté. Il cite l’exemple de Tobit : « Tobit, au moment de l’épreuve, découvre sa propre pauvreté qui le rend capable de reconnaître les pauvres. Il est fidèle à la Loi de Dieu et observe les commandements, mais cela ne lui suffit pas. L’attention concrète envers les pauvres lui est possible parce qu’il a fait l’expérience de la pauvreté dans son corps. […] Si je suis pauvre, je peux reconnaître qui est vraiment le frère qui a besoin de moi. »
Nous le savons : c’est quand on a été malade, qu’on devient davantage attentif aux maladies et handicaps des autres. C’est quand on a connu la misère, qu’on devine plus facilement les misères cachées des autres. C’est quand on a éprouvé un manque, qu’on est plus à même d’apporter l’aide nécessaire à son prochain dans l’épreuve.
Et si je voyais mon indifférence, ma dureté de cœur, ma gêne comme autant de pauvretés intérieures ? Et si je les reconnaissais humblement devant Dieu ? Sa grâce ne pourrait-elle pas les transformer en source de compassion, d’attention et de charité concrète ?
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Paroisses Hebdo n°232
La parabole des dix vierges fait partie des nombreux passages évangéliques qui annoncent un jugement à deux issus : « les uns seront pris, les autres laissés » (Mt 24,40). L’entrée dans le Royaume des cieux est conditionnée par un discernement, un jugement, semblable à celui que fait un portier. La première fonction du portier est d’accueillir et d’ouvrir la porte mais il se peut qu’il doive aussi jouer le rôle du videur qui refuse l’entrée. Il semble que l’Epoux de la parabole accepte d’assumer lui-même ce rôle mal vu et désagréable en refusant l’entrée aux vierges retardataires.
La fonction du portier est tenue en grande estime dans l’Eglise. Saint Benoit, dans sa règle, recommandait qu’on place à la porte du monastère un sage vieillard. Par ailleurs, le premier des ordres mineurs, qui étaient conférés avant 1972 aux candidats au sacerdoce, était l’ostariat ou l’ordre du portier. Celui-ci recevait symboliquement les clefs de l’église avec la charge d’en être le gardien.
Le portier avait la responsabilité de sonner les cloches afin de convoquer aux offices et d’accueillir, les portes grandes ouvertes, les fidèles qui répondent à l’appel. Il avait aussi celle de fermer les portes pour protéger des intrusions malveillantes et d’exclure les importuns.
Aujourd’hui encore la fonction de portier est inhérente au ministère sacerdotal comme cela est manifesté par la transmission des clefs dans le rite d’installation du curé. Ce pouvoir de « police sacerdotale », « concernant tant l’accès pratique à l’édifice : ouverture, fermeture, que l’aménagement de son mobilier, l’organisation et la police des cérémonies s’y déroulant et le respect de son affectation cultuelle », est même reconnu et protégé par l’Etat laïc…
D’un point de vue spirituel, nous devons nous faire les portiers de nos âmes en ouvrant la porte de notre cœur au Seigneur et en la fermant à toutes les tentations. Ainsi, nous ne serons pas des inconnus lorsqu’il s’agira de frapper à la porte du Ciel !
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Paroisses Hebdo n°231
Jésus manifeste de manière habituelle beaucoup de douceur envers les pécheurs, mais dans l’évangile de ce dimanche, il dénonce ouvertement l’attitude des scribes et de certains pharisiens. Il se montre intransigeant avec leur hypocrisie : « ils disent, mais ne font pas », d’autant plus qu’ils affichent leur appartenance à Dieu et leur volonté de vivre selon ses commandements.
Il ne s’agit donc pas tant de dénoncer une faiblesse humaine qu’un orgueil, dont le but est de se faire remarquer des hommes. Pour l’illustrer, Jésus décrit leur comportement et leurs actions, dont celui d’élargir leurs phylactères. Cet exemple est très parlant, et comme c’est la seule fois que cet objet est évoqué dans la Bible, il peut être bon de nous rappeler de quoi il s’agit.
Cela désigne une petite poche, faite de cuir, que l’on fixe au moyen d’une bandelette autour de la tête et autour du bras gauche (les juifs les appellent aujourd’hui les tephillim). Chacun de ces compartiments renferme un morceau de parchemin sur lequel est inscrit l’un des quatre passages de la Loi (tiré de l’Exode ou du Deutéronome) dans lesquels Dieu demande de garder sa parole devant les yeux et dans ses mains.
De manière métaphorique, il s’agit ainsi de garder la loi divine dans sa mémoire et près du cœur. Il était prescrit de mettre ces phylactères pour réciter les prières du matin. Il est probable toutefois qu’à l’époque, les pharisiens zélés les portaient toute la journée sur eux.
En décrivant cette manière de faire, Jésus peut ensuite dénoncer l’autorité qu’ils s’arrogent pour parler au nom de Dieu. C’est en ce sens qu’il souligne que personne ne peut prendre la place du Père, ni la sienne d’ailleurs, car il est le seul maître pouvant nous conduire au Père. Son autorité, Jésus la reçoit du Père, et lui, il fait toujours ce qu’il dit.
Il nous donne enfin le critère ultime pour savoir si nous voulons prendre la place de Dieu ou si nous avons son humilité : « le plus grand parmi vous sera votre serviteur ». Le service de Dieu et de sa parole ne se traduit pas par de la prétention ou de l’autoritarisme, mais par le service.
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