Secteur Amiens-centre, églises de la paroisse : St-Roch, St-Jacques, Cathédrale, Sacré-Cœur et St-Leu.
Paroisses Hebdo n°306
Depuis le XIIIe siècle, le jour de la solennité du Saint-Sacrement du Corps et du Sang du Christ (ou « Fête-Dieu »), les catholiques du monde entier prolongent la Messe par une procession qui consiste à porter l’Eucharistie à travers les rues ou autour de l’église. Avec les chants, les pétales de roses et les vapeurs d’encens, il ne s’agit pourtant pas de folklore. Cette procession a une profonde signification spirituelle et communautaire et met en lumière quatre aspects de notre foi.
1/ La Présence réelle du Christ. La procession célèbre la foi en la présence réelle de Jésus-Christ dans l’Eucharistie. L’hostie consacrée n’est pas un simple symbole. Porter l’hostie consacrée en procession et l’adorer publiquement, c’est reconnaître que notre Dieu est vivant, et lui donner la beauté et l’honneur qui lui reviennent.
2/ La Bénédiction pour le monde. En sortant le Saint-Sacrement, l’Église affirme que le Christ n’est pas seulement pour les croyants rassemblés, mais pour le monde entier. La procession est donc une prière pour la bénédiction des personnes, des familles, des malades, des villes et des nations.
3/ Le Témoignage public de foi. En défilant avec l’Eucharistie, les fidèles manifestent leur foi de manière visible, montrant au monde que le Christ est au centre de leur vie.
4/ Une Communauté en chemin vers le Ciel. Enfin, marcher ensemble autour du Saint-Sacrement est une image du peuple de Dieu guidé par le Christ. Cela rappelle l’exode du peuple d’Israël dans le désert, avec l’arche d’alliance, et évoque le pèlerinage terrestre de l’Église vers le Royaume de Dieu.
Souvent, des actes valent mieux que de longs discours. C’est vrai aussi pour notre foi. Une procession, c’est simple comme l’Évangile. Pas besoin d’avoir fait de grandes études ni d’être expert en théologie, il suffit de chanter, de marcher, de « prier avec les pieds » en quelque sorte. Une foi de charbonnier diront certains ? Je préfère dire une foi simple, accessible aux petits et aux enfants. Mais Jésus n’a-t-il pas dit que « le royaume des cieux est à ceux qui leur ressemble » (Mt 19, 14) ?
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Paroisses Hebdo n°305
En pensant à ces trois belles années que j’ai pu passer parmi vous à Amiens, je rends grâce à Dieu qui est si bon et je vous dis merci, mille fois merci, pour votre foi qui m’a fait grandir et pour votre charité qui m’a supporté. Je ne peux m’empêcher de penser à saint Paul et à ses séjours à Corinthe et à Ephèse. Ces deux communautés chrétiennes étaient chères à son cœur – pour s’en convaincre il suffit de lire les lettres aux Corinthiens ou le discours d’adieu à Ephèse en Actes 20 – et pourtant on sait qu’il n’avait passé que deux à trois ans dans chacune de ces villes.
L’Esprit Saint, le désir d’évangéliser et les besoins de l’Eglise l’ont à chaque fois conduit ailleurs. Certes, je ne suis pas saint Paul, mais dans mon cas aussi, il y a un peu de tout cela : le désir d’annoncer la foi dans un autre pays, en occurrence mon pays natal ; les besoins de l’Eglise, que la Communauté Saint-Martin cherche à servir en mettant des prêtres à la disposition des évêques ; et l’Esprit Saint auquel nous cherchons tous à obéir et qui aura, espérons-le, guidé cette décision de m’envoyer en Autriche avec deux autres prêtres de la CSM.
A Philippe saint Paul était même resté encore moins longtemps. Dans la lettre qu’il leur adresse plus tard, il écrit des paroles que je lui emprunte volontiers, parce qu’elles sont inspirées et destinées à nous faire grandir dans la foi : « 3 Je rends grâce à mon Dieu chaque fois que je fais mémoire de vous. À tout moment, chaque fois que je prie pour vous tous, c’est avec joie que je le fais, à cause de votre communion avec moi, dès le premier jour jusqu’à maintenant, pour l’annonce de l’Évangile. J’en suis persuadé, celui qui a commencé en vous un si beau travail le continuera jusqu’à son achèvement au jour où viendra le Christ Jésus.
Il est donc juste que j’aie de telles dispositions à l’égard de vous tous, car je vous porte dans mon cœur […]. Oui, Dieu est témoin de ma vive affection pour vous tous dans la tendresse du Christ Jésus. Et, dans ma prière, je demande que votre amour vous fasse progresser de plus en plus dans la pleine connaissance et en toute clairvoyance pour discerner ce qui est important. Ainsi, serez-vous purs et irréprochables pour le jour du Christ, comblés du fruit de la justice qui s’obtient par Jésus Christ, pour la gloire et la louange de Dieu. » (Philippiens 1, 3-11)
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Paroisses Hebdo n°304
Cinquante jours après Pâques, nous célébrons la Pentecôte, le jour où l’Esprit Saint est descendu sur les Apôtres. Peureux, enfermés, paralysés, ils deviennent soudain capables de sortir, de parler, de témoigner. Ce souffle invisible transforme leur vie. C’est, en quelque sorte, la naissance visible de l’Église.
Mais la Pentecôte n’est pas un simple souvenir. C’est une fête actuelle, vivante. L’Esprit que les apôtres ont reçu est le même que celui qui est donné aujourd’hui encore, dans les sacrements. C’est pourquoi, ce week-end, les confirmations des jeunes et des adultes trouvent tout naturellement leur place dans cette fête. Recevoir la confirmation en ces jours, c’est vivre une Pentecôte personnelle.
La confirmation n’est pas une jolie étape symbolique. C’est un acte spirituel puissant : elle donne la plénitude de l’Esprit Saint, ce même Esprit qui a fait sortir les apôtres de leur silence. Elle fortifie ce que le baptême a commencé. Elle rend capable de vivre pleinement en chrétien. Mais surtout, elle envoie. Car le chrétien confirmé devient témoin du Christ. Pas seulement dans le cadre privé ou entre croyants, mais aussi dans le monde. Dans la famille, au travail, à l’école, dans les choix de vie. Il ne s’agit pas d’une option ou d’un supplément pour ceux qui le souhaitent. Ce témoignage fait partie de l’engagement même de la confirmation.
Le catéchisme enseigne que « le confirmé reçoit la puissance de confesser la foi du Christ publiquement, et comme en vertu d’une charge (quasi ex officio) » (n°1305), c’est-à-dire comme si c’était, en quelque sorte, notre fonction, notre responsabilité. Être confirmé, c’est devenir témoin du Christ non pas seulement parce qu’on le veut bien, mais parce que cela fait désormais partie de ce que nous sommes. La mission d’annoncer l’Évangile ne repose pas sur une affinité ou un élan personnel, mais sur une responsabilité qui découle naturellement de notre foi.
Alors, en ce dimanche de Pentecôte, prions pour les jeunes et les adultes qui vont recevoir la confirmation. Que leur foi soit vivante, courageuse, joyeuse. Et que chacun de nous, confirmé ou en voie de l’être, se souvienne que l’Esprit-Saint est donné pour sanctifier le monde à commencer par notre quotidien et notre entourage.
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Paroisses Hebdo n°303
La fête de l’Ascension du Christ, célébrée jeudi, nous invite à lever les yeux vers le ciel et à réfléchir sur le sens profond de notre existence. Elle nous rappelle que la vie terrestre n’est pas une fin en soi, mais une étape vers la vie éternelle auprès de Dieu. Par sa mort et sa résurrection, le Christ nous a ouvert les portes du Ciel. Il s’est rendu solidaire de chacun de nous et nous a préparé une place dans la maison de son Père. Cette solidarité, il nous la manifeste aujourd’hui encore de manière directe ou en passant par ceux qui nous entourent.
Ce regard de foi peut nous éclairer sur le débat concernant la fin de vie. La proposition de loi visant à instaurer un « droit à l’aide à mourir » remet en cause des principes fondamentaux de l’éthique médicale et sociale. Elle entre en contradiction avec le serment d’Hippocrate et le principe fondamental du soin : soulager, sans jamais tuer. La médecine s’est toujours fondée sur le respect de la vie et l’accompagnement de la personne. Cette loi semble aussi négliger une dimension essentielle de la condition humaine : notre interdépendance. En mettant l’accent sur l’auto-détermination individuelle, elle écarte les proches du processus décisionnel, comme si la relation humaine devenait secondaire.
Les soins palliatifs, quant à eux, permettent d’apaiser la souffrance et doivent être rendus accessibles à tous et sur tout le territoire. C’est ainsi que la fraternité, valeur proclamée par notre pays, pourrait se concrétiser. À l’inverse, la reconnaissance légale de ce « droit » pourrait faire naître une pression implicite sur les personnes âgées, malades ou en situation de handicap, les poussant à se considérer comme un poids pour leurs proches ou pour la société.
Face à ce risque de rupture anthropologique, il est urgent de réaffirmer notre engagement en faveur de la relation humaine contre l’isolement, et du soin contre la résignation. La vision chrétienne d’une vie au-delà de la mort terrestre nous appelle à une plus grande solidarité et à un profond respect de la vie, à chaque étape de son chemin.
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